Mon tour de partager pour #BellCausePourLaCause / #BellCause
Ce que je vais partager ci-dessous n’est qu’une facette parmi tant de choses qui occupe mon esprit, et affecte ma santé mentale depuis si longtemps. Je partage, car il est important de démontrer que…vous n’êtes pas seuls. On souffre tous à divers degrés, et personne n’a le droit de vous dire que ce que vous vivez n’est pas grave/important/valide. Les causes de ce qui vous affectent n’ont pas à être jugées par qui que ce soit.
Voici donc mon témoignage.
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Je suis quelqu’un qui, d’habitude, est extrêmement vivante, joviale. Intense dans la vie, à fond la caisse pis toute pis toute. Mais ce que plusieurs ne savent pas (parce que je suis crissement championne pour tout cacher derrière mon visage)?
J’ai une peur bleue de la mort.
Plusieurs me répondront: “Mais tout le monde a cette crainte, cette peur!”. Nenon, là: moi, je peux facilement me réveiller la nuit et commencer une crise de panique parce que ça me pogne LÀ LÀ, drette à ce moment-là, comme ça…Mal à la poitrine, peur intense de mourir, pleurs, faire le décompte des années qu’il me reste selon la moyenne de la longévité, pleurer encore, penser à tout ce qu’il me reste à faire/voir de ce monde, penser au néant lors de la mort, paniquer encore plus, noirceur, gorge qui se noue en prime, nausées, sueurs froide, insomnie, etc…
Je peux vous dire que cette peur, je l’ai depuis mon enfance: je me rappellerai toujours de ma “première crise”, à 6 ans, un soir où je ne m’endormais juste pas. J’ai regardé par la fenêtre de la chambre, et là, soudainement, de la manière que je voyais le ciel versus la noirceur du bâtiment en face et dans ma chambre…mon cerveau de petite fille de 6 ans s’est dit “ça y est, tu es dans un cercueil, tu es en train d’être ensevelie, ils vont fermer la porte….”. Creepy as fuck, panique totale, et crise de larmes dans mon lit. Depuis ce temps-là (et aussi à travers d’autres événements de mon enfance pas-rose-du-tout!), je n’arrive pas à dormir dans le noir…
Bref, des crises de panique de la sorte? J’en fais encore de temps en temps, surtout en temps de crises (dépression, manque de sommeil, malade, stress). Jusqu’à mes 20 ans environ, je pouvais péter ce genre de crise de panique AU MOINS une fois par semaine. À partir de la mi-vingtaine? Une fois par mois, mais ça s’atténue avec le temps. Entre 30 et 34 ans? Petite pause, pas de panique…ou sinon, je ne m’en rappelle pas. Depuis mes 35 ans? C’est de retour, maybe une fois par mois.
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Bref, tout ça pour dire qu’en temps normal, je voue une ode à la Vie. Maiiiisssss…trois fois dans mon passé, j’ai eu des périodes où cet amour de la Vie est disparu. Complètement disparu. Genre aussi noir que le néant que j’imagine être la mort, ou l’Espace sans étoiles. Un vacuum de vide. De noirceur. De silence.
Bref, ce que je redoute le plus en temps normal…ben ya une switch qui devient “OFF”: celle de ma vie. Je vire alors complètement le contraire: amorphe, bête, extrêmement aggressive avec les gens autour de moi, ou sinon complètement attristée. Un truck pourrait foncer sur moi, je figerais comme une biche sur la route. Ou en fait, non: je le regarderais s’en venir, mais je ne ferais aucun effort pour sauter hors de sa trajectoire.
Quand j’imagine ma mort, durant ces périodes-là, et que ça ne me fait pas entrer en crise de panique….c’est là que je me tords généralement le bras pour aller voir mon médecin. Je réalise toute l’amplitude de mon mal-être, de ma dépression, à ce moment-là. Quand contempler la mort ne me fait pas paniquer, je sais que je suis rendue à un point dangereux dans ma tête…
Aujourd’hui est une journée pour parler de ce qui nous torture l’âme. Ce qui empoisonne nos esprits, notre santé mentale, notre psychologie, notre cerveau. Aujourd’hui est le moment de partager un peu nos passés, nos détresses, pour enlever ce christie de KJB&O?R(?GVIUVB:OÉ de tabarfuck de tabou qu’il y a autour de la santé mentale. Parce que tabou il y a au Québec, et dans nos sociétés hyper-performantes modernes. Et parce que j’en ai ma claque des tabous qui empoisonnent la vie des gens.
Bref, tout ça pour dire que…tu n’es pas tout(e) seul(e). Tu peux penser que tu l’es, mais non. Il y aura quelqu’un pour t’écouter, t’épauler, écouter des silences, te donner un mouchoir quand tu pleures, pitcher des assiettes contre le mur avec toi, etc…Un proche, une personne chère, un médecin ou un(e) infirmier(ère) (si tu es chanceux), un(e) psy (si tu as un peu de cash), un autre être humain qui te montrera que…tu es pas tout seul.
Notre système de santé est peut-être tout croche présentement, et t’as peut-être pas les finances pour te payer le psy qui t’aidera en thérapie, mais….des fois, tu peux tomber sur la bonne personne, la bonne ressource qui va t’aider comme tu en as de besoin. Genre là là, s’il faut.
Saches qu’il n’y a pas de honte à aller chercher de l’aide. Des fois, t’as un genou à terre, mais…tu vas te remettre debout un moment donnée. À ton rythme. Avec une canne s’il le faut. Mais tu vas passer au travers de toute cette marde qui empoisonne ton mental.
J’ai peut-être été brisée en mille fêlures, maiiisssss…à réparer les craques une par une, je suis aujourd’hui capable de me regarder dans le miroir et me dire “J’t’une pas pire belle sculpture réparée en voie de devenir un chef-d’oeuvre, moi là 😉 “.
Bref, je suis là pour t’écouter si tu en as de besoin. Tu es pas tout(e) seul(e).